Vous êtes exaspérés lorsque vous voyez votre plus grand se moquer de son petit frère qui pleure? Il pourrait y avoir lieu de développer sa capacité à être empathique.

Qu’est-ce que l’empathie?

Faire preuve d’empathie, c’est avoir la capacité de se mettre à la place de l’autre et de comprendre les émotions qu’une situation lui fait vivre. L’empathie est parfois confondue avec la sympathie qui, de son côté, est plutôt le fait de ressentir avec l’autre les émotions qu’il vit. Lorsqu’on est empathique, on conserve une certaine distance émotionnelle. On ne vit pas la même émotion que la personne concernée, mais on comprend tout à fait son ressenti.

Comment développer l’empathie chez l’enfant?

Le cerveau des personnes neurotypiques est programmé dès le plus jeune âge à développer des habiletés d’empathie. Notamment, les neurones miroirs, responsables de l’imitation, jouent un rôle important dans le développement de l’empathie. Ainsi, c’est pourquoi un très jeune enfant peut pleurer ou être ému lorsqu’un enfant du même âge pleure. L’activation des neurones miroir explique, en partie, pourquoi on ressent du dégoût quand on voit un visage à la télévision qui est dégoûté ou encore, quand on grimace quand on aperçoit quelqu’un se blesser.

1) Reconnaître et nommer les émotions: autant chez soi que chez les autres. Ce sont les premiers pas vers l’empathie. Ainsi, on n’hésite pas à discuter, questionner et expliquer à notre enfant les émotions que vous apercevez au quotidien: chez vous, dans votre entourage, à la télévision et autres. Par exemple: “Oh! Sophie semble vraiment fâchée!! Elle a les bras croisés et elle parle fort. Pourquoi penses-tu qu’elle est fâchée?”.

2) Normaliser les émotions et faire preuve de bienveillance: accueillir les émotions de notre petit, même les plus petites, sont une excellente façon de lui démontrer notre empathie. Ainsi, vous serez un modèle pour lui. Par exemple: “Tu es vraiment déçu de ne pas pouvoir aller jouer dehors car il y a un orage. Je comprends que tu sois triste. C’est décevant quand on voulait faire quelque chose et qu’on ne peut pas finalement”.

3) Commenter et exprimer notre empathie devant l’enfant: lorsqu’on est témoins de situations touchant des gens dans la rue, dans une vidéo ou autres, on peut nommer à voix haute ce qu’on ressent. Par exemple “Oh non! Pauvre elle! Elle est tombée de son vélo. Elle doit avoir mal car elle pleure beaucoup.”

S’attendre à quels comportements à quel âge?

L’enfant de 2 à 3 ans peut offrir du réconfort à quelqu’un qui a de la peine ou qui s’est blessé (donner un bisous, un câlin). Il agit plutôt par imitation plutôt que par réelle empathie. Son cerveau est encore très peu développé pour avoir la capacité à imaginer ce que l’autre ressent et faire preuve d’empathie. Vers l’âge de 4 ans, il comprendra davantage que ses propres gestes peuvent avoir un impact sur autrui et ainsi, poser des gestes de réconfort en conséquence. Par exemple, s’excuser après avoir blessé accidentellement un ami. À partir de l’âge de 5 ans, l’enfant est capable de se mettre à la place de l’autre pour les émotions de base même si la réalité vécue par l’autre n’est pas la sienne. Par exemple, il peut comprendre et offrir du réconfort à un ami qui a peur d’un insecte alors que lui les approche sans difficulté. Dès 6 ans, il connaît également les significations de maladies et de décès, ce qui l’amène à être empathique aux personnes touchées par ces événements de vie.

 

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Équipe d'éducatrices spécialisées et psychoéducatrices de la CRCM

Ergothérapeute
CRCM – Clinique de réadaptation Carolyne Mainville

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