Que ce soit pour chercher les toilettes dans un centre commercial ou encore pour conduire sur la route, nous sommes tous dépendants des signes visuels qui nous entourent. Les repères visuels sont rassurants et apportent une prédictibilité. Je parlerai ici plus précisément des repères visuels pour les enfants qui présentent un trouble envahissant du développement (TED) / autisme, mais qui seront tout aussi utiles pour n’importe quel enfant.

Il a été prouvé que face à une tâche semblable, ce ne sont pas les mêmes sphères du cerveau chez la personne autiste qui seront activées pour réaliser cette tâche. Ainsi, la sphère visuelle perceptuelle serait davantage utilisée chez l’enfant autiste face à une tâche tandis que chez un enfant non-autiste, plusieurs sphères seraient utilisées pour réaliser cette même tâche. Or, ceci démontre l’importance d’utiliser le visuel pour aider l’enfant autiste à évoluer et à comprendre. De plus, les enfants autistes présentent généralement une anxiété plus manifeste que chez les autres enfants en général. Ainsi, de leur apporter de la prévisibilité et une structure ne peut que les aider à mieux comprendre et s’adapter, diminuant bien souvent certains comportements indésirables (ex : opposition, agressivité etc.).

Quand l’enfant autiste ne semble pas comprendre quelque chose ou est en réaction, j’invite le parent à se questionner sur la façon de rendre la situation plus compréhensible mais à l’aide de repères visuels. Voici quelques exemples pour mieux illustrer le tout.

 

Utilisation d’une routine visuelle

Les enfants autistes peuvent présenter des difficultés pour entamer une tâche, savoir comment la poursuivre et comment y mettre fin. Ainsi, la routine visuelle aidera l’enfant à enchaîner les étapes nécessaires à un apprentissage.

 

Comment la mettre en place?

  • Avec du carton, du velcro, des images découpées dans des magasines ou prises sur internet. Avec « Google images » il devient très facile de trouver des images adaptées à notre enfant. Le logiciel « Les pictogrammes » offre de très beaux pictogrammes également.
  • Adapter la routine au niveau de compréhension de l’enfant. Une routine peut être faite avec des objets, des photos ou des images. Le choix du médium dépendra du niveau de compréhension de l’enfant.
  • Avec certains enfants, il sera nécessaire d’avoir des photos ou images très précises, c’est-à-dire sans éléments distrayants autour. Il sera parfois nécessaire également d’utiliser une image ou photo des objets personnels de l’enfant, puisque la généralisation est plus difficiles pour certains.
  • Ces routines devront être installées préférablement à la hauteur de l’enfant et dans un endroit stratégique de la maison.
  • Lorsqu’un changement survient dans la routine (ex : balade en voiture mais la voiture ne démarre pas), le signe « ne pas » pourra être posé sur le pictogramme de la voiture et un autre pictogramme pourra être posé à l’horaire. L’enfant aura une meilleure compréhension du changement.
  • Après chaque étape de la routine, l’enfant peut être amené à détacher le pictogramme de la bande-velcro et à le déposer dans une boîte qui sera située au bout de la routine. Une autre façon de faire est de poser un petit velcro du même côté de l’image et de retourner l’image lorsque terminé. L’utilisation d’une flèche qui se déplace est une autre idée. Enfin, certains enfants auront la capacité de suivre la routine sans que les pictogrammes ne soient retirés.

 

Autres idées de repères visuels

Le tableau de choix: Un tableau de choix de jeux pour un enfant qui a du mal à s’occuper, ou de nourriture pour le choix des aliments au déjeuner (ex : faire un napperon avec des choix).

Le Time Timer: Horloge visuelle où l’enfant voit le temps qui lui reste en rouge et où une sonnerie retentit pour indiquer la fin.

Des images et photos: Utiliser des images ou photos pour identifier les bacs de rangements, là où mettre son manteau…etc.

Le contenant ou le ruban: Utiliser un contenant pour démontrer une limite à l’enfant. Par exemple, le bouchon du shampoing pour démontrer la quantité à utiliser ou un contenant à collation, pour délimiter la quantité que l’enfant peut prendre. Utiliser du ruban pour délimiter un espace (ex : demeurer assis dans le carré), pour identifier là où l’enfant doit arrêter de verser du liquide etc.

Un petit truc – Le calepin: Un calepin glissé dans un sac à main évitera bien des maux ! Ainsi, la mère qui décide de faire un arrêt supplémentaire lors des courses pourra visuellement montrer à son enfant sensible aux changements qu’il y aura une autre étape avant de retourner à la maison.

 

Martine Dugas, Psychoéducatrice – martinedugas@live.cawww.martinedugas.ca