Plusieurs petites filles rêvent du jour où elles seront maman. Elles font semblant en jouant à la poupée ; elles les langent, les bercent, en prennent soin comme si c’était la personne la plus importante à leurs yeux. Un peu plus tard, elles rencontrent une personne qui fait battre leur cœur tellement fort qu’elles pensent aussitôt qu’ils formeront un couple parfait et deviendront de merveilleux parents. 

Nous avons toutes pensé à la mère que nous voulions être plus tard. Nous avons statué sur ce que nous ne voulions pas reproduire de nos propres mères et sur ce qu’il était hors de question de faire vivre à nos futurs héritiers. Nous avons toutes proclamé haut et fort que les nôtres ne feraient pas telle ou telle chose, qu’ils seraient polis, qu’ils ne seraient pas des monstres d’égoïsme. 

Nous savions déjà que nous serions prêtes à tout pour leur bonheur. Nous savions que nous serions de féroces lionnes à l’affut de toute menace. Nous protégerions nos petits amours et, en fait, cela deviendrait notre mission première. Cependant, nous ne savions pas que nous en ferions une fixation. La mère en nous les protègerait des maladies, des menaces du monde extérieur, des jugements, des problèmes… 

Nous ne savions pas non plus qu’en coupant le cordon ombilical, de puissantes antennes nous pousseraient et que nous saurions toujours mieux les écouter. Elles ne se trompent jamais. Elles sont directement reliées à notre instinct maternel et savent mieux que quiconque lorsque nous devons nous inquiéter. Elles décodent les pleurs, les regards de nos enfants. Elles savent quand notre enfant couve quelque chose, quand il a besoin d’être consolé ou encore qu’on ait besoin de consulter. 

Mais par-dessus tout, nous avions tout sous-estimé. Nous n’avions bien sûr pas réalisé à quel point avoir un bébé serait prenant, à quel point notre vie changerait du tout au tout.  À quel point nous serions fatiguées, combien notre couple serait relégué au second rang.

Mais ce n’est rien comparé au tsunami d’amour qui allait envahir notre corps dès la première fois que notre regard croiserait celui de notre poupon. On a le souffle coupé juste à le regarder. On s’ennuie de lui, même le temps d’aller acheter des couches à la pharmacie. Il occupe toutes nos pensées. Même que parfois, juste de penser à lui nous donne l’impression que notre cœur exploserait tellement l’amour pour lui est puissant.  Que nous pouvions être émues aux larmes alors qu’il nous ferait son premier sourire et que nous nous sentirons comme la personne la plus chanceuse du monde au moment de l’entendre prononcer le mot maman pour la première fois. 

Être maman est sans aucun doute le rôle d’une vie. À plusieurs reprises, nous ne nous sentirons pas à la hauteur, nous aurons l’impression d’être inadéquate. Pourtant, nous avons la chance de pouvoir nous améliorer à chaque jour à grande dose de câlins, de bisous et de mots d’amour. Nos enfants ne veulent pas de maman parfaite, ils ne veulent que leur maman parfaitement imparfaite, leur maman lionne, leur petite maman d’amour.

Magalie Lebrun, Éducatrice spécialisée, conférencière et coach familial – www.magalielebrun.com – magalie@magalielebrun.com