La qualité des premières expériences est inévitable pour développer le goût et le plaisir de bouger des enfants. Peu importe l’attrait pour l’activité ou la discipline sportive, l’un des facteurs déterminants qui influence la qualité des expériences passe obligatoirement par l’encadrement et la formation des intervenants.

Les tout-petits sont les plus négligés

Que ce soit dans les organismes publics (ex : municipalités, associations, clubs sportifs, etc.) ou privés (ex : écoles de ski, de hockey, de cirque, de danse, etc.) de même que dans le ré-seau de la petite enfance ou du système scolaire, la qualité de l’intervention en matière d’activité physique est souvent inéfficace pour les tout-petits. Les intervenants (parents, moniteurs, animateurs, entraîneurs, éducatrices, enseignantes, etc.) impliqués auprès de cette clientèle sont majoritairement de niveau débutant.
La formation et l’encadrement qu’on leur offre est limité et ils doivent souvent apprendre par essais-erreurs. Qui plus est, la clientèle des jeunes enfants (2 à 8 ans) est sans aucun doute la plus exigeante à intervenir en matière d’activité physique structurée. Malheureusement, il existe une sorte de culture trop répandue qui se traduit par l’expression: «Ce n’est pas si grave, c’est juste des tout-petits». Pour ma part, je défends depuis plusieurs années le princi-pe que chaque apprenant, peu importe son âge, mérite une intervention de qualité et adaptée à son développement.

Constats inquiétants

La qualité d’intervention auprès des jeunes enfants est négligée et elle affecte le développe-ment à long terme du participant-athlète (DLTP/A). Voici quelques constats inquiétants tirés du mouvement Au Canada le sport c’est pour la vie dont j’ai ajouté quelques éléments plus spécifiques à la réalité québécoise :
 La formation initiale et continue des éducatrices en service de garde est minimaliste con-cernant l’activité physique et le développement moteur.
 La formation initiale des enseignantes du préscolaire (maternelle) n’offre aucun cours relié à la motricité de l’enfant alors que le programme leur demande de travailler la compé-tence 1: Agir sur le plan sensoriel et moteur.
 La formation initiale des enseignants en éducation physique porte très peu sur le niveau préscolaire car il n’y a pas de programme officiel d’éducation physique.
 La formation des moniteurs et des entraîneurs est ponctuelle et ne couvre pas suffisamment les concepts de développement, des sciences du sport, de l’éducation et de la santé.
 Les entraîneurs compétents et expérimentés interviennent souvent auprès de l’élite. Il faudrait les obliger à redonner du temps auprès des tout-petits.
 Mis à part les sports à spécialisation précoce (gymnastique, plongeon, patinage artistique), la majorité des autres sports préconisent une spécialisation technique trop hâtive. Il faut parfois dé-naturer le sport pour garder l’intérêt.
L’attention des parents semble portée sur la réussite scolaire ou le succès immédiat de leur en-fant. Ils ne sont pas assez informés sur le développement à long terme du participant-athlète.
Actuellement, le monde du sport, de l’éducation et de la petite enfance est de plus en plus sensi-bilisé et conscient de cette réalité. Cependant, les actions concrètes sur le terrain évoluent à pas de tortue. La résistance au changement et le conservatisme de plusieurs dirigeants et inter-venants font ralentir l’évolution des nouvelles pratiques pédagogiques pourtant bien documentées par la littérature.

Pistes d’action

Que vous soyez un organisme, un dirigeant ou un intervenant, voici quelques pistes d’action sous forme de questionnement pour s’assurer que vos enfants vivent de belles premières expériences dans le merveilleux monde du sport et de l’activité physique :
 Est-ce que les intervenants ont les ressources (formation, encadrement, matériel, envi-ronnement) pour faire bouger efficacement les tout-petits ?
 Est-ce que les intervenants sont dynamiques et organisés dans leurs activités (pas de perte de temps) ?
 Est-ce que le climat d’intervention est discipliné pour faire apprendre quelque chose à l’enfant
 Est-ce qu’il y a des sourires accrochés au visage des enfants quand ils bougent ?

Si vous désirez avoir de l’aide pour améliorer ou restructurer les activités physiques offertes à vos enfants, n’hésitez pas à communiquer avec moi ou avec fdmt, plusieurs possibilités de formations et de services sont disponibles pour répondre à vos besoins.

 

Joël Beaulieu, Consultant en motricité-jb@aplusaction.com