Que nous soyons de nouveaux parents ou que nous ayons déjà quelques années d’expérience derrière nous le temps des fêtes est une période intense et stressante pour tous.

Le temps des fêtes, un vrai cauchemar

Quand nos enfants ont des besoins particuliers, ça peut devenir rapidement un cauchemar. Pourquoi?

Parce qu’on aimerait suivre les festivités, se mettre dans l’ambiance des fêtes, accepter toutes les invitations, recevoir nos proches et notre famille, enfin se reposer, passer du temps de qualité en famille, etc.

Impossible de passer au travers, ça finit toujours mal

Malheureusement, les réjouissances, la joie et l’excitation qui accompagnent toute cette frénésie semblent souvent inaccessibles, comme si cela ne faisait plus partie de notre vie.

Que de concilier notre réalité, les besoins de nos enfants, les désirs et les attentes de notre entourage n’était plus réaliste, voire impossible. Et chaque activité (ou souper) finissait presque toujours trop vite, de façon désagréable et je me couchais en pleurant.

Ma réalité : c’est compliqué, injuste et ça fait mal

Faire ce constat fait mal. Il entraîne des deuils, la peur du jugement, parfois un sentiment de frustration, d’exaspération et de solitude. Sans vouloir faire pitié ou tomber dans la victimisation, je trouvais tout cela injuste (et ça l’est souvent en plus!). Du moins, c’est comme cela que j’accueillais tout ça et je devenais juste plus malheureuse.

Mon pouvoir : mon attitude et mes choix m’appartiennent

Jusqu’au jour où j’ai réalisé que je n’avais peut-être pas de pouvoir ou du contrôle sur les situations, les diagnostics de mes enfants, leurs besoins et leurs différences, les attentes de la société (et de mes proches), mais j’en avais beaucoup par contre, sur mon attitude et mes choix.

Cette révélation a eu un impact majeur sur le reste de ma vie. Particulièrement sur les derniers temps des fêtes. Avant, j’arrivais au 31 décembre épuise, triste, malheureuse et découragée. Rien de bon pour commencer une nouvelle année, qui restait juste d’être encore pire. Les idées noires m’envahissaient parfois, je m’isolais, c’était juste trop difficile.

Retrouver la joie

Depuis, en mettant un peu d’humour, en réfléchissant sur les réels besoins de ma famille, ce qui nous faisait du bien, ce qui était toxique à éviter, en faisant des choix qui respectaient nos valeurs (qui me respectait MOI!), c’est tellement plus simple, agréable et plaisant.

Des trucs et astuces concrets

Depuis 2009 que je réfléchis à la question et que j’ajoute des trucs et des astuces à mon propre coffre à outils chaque année. Je vous les partage sous forme de liste :

  • Établissez vos limites, celles de vos enfants et, respectez-les. Si sauter une seule sieste vos désorganise, ne le faites pas, point.
  • Simplifiez-vous la vie, encore, encore et encore!
  • Dites non plus souvent! Avez-vous vraiment de voir des gens de votre famille deux fois en une seule semaine? D’aller à deux dépouillements d’arbre de Noël? De courir les soldes?
  • Acceptez de l’aide si on vous offre de préparer un plat, superviser vos enfants pendant que vous préparez des activités, de les amener prendre une marche.
  • Prévoyez plus que moins, sans tomber dans l’anxiété. Vous devez aller manger ailleurs ? Apporter des collations ou même un repas qui plaira à votre enfant.
  • Évitez les crises et les tensions en ayant avec vous un kit de survie pour votre enfant : ex. coquilles insonorisantes, doudou ou toutou préféré, des vêtements confortables dans lesquels il est bien (vive les pyjamas de Noël), objets à mâchouiller, à manipuler, animaux lourds, routine, pictogramme ou scénario social
  • Respectez votre fatigue, celle de votre enfant. Fixez-vous une heure à ne pas dépasser pour le retour si vous êtes à l’extérieur.
  • Prévenez votre entourage que dans le but de respecter votre réalité et les besoins particuliers de votre enfant, vous allez réduire vos activités,
  • Appropriez-vous de nouvelles traditions ou rituels du temps des fêtes qui collent plus à votre situation. Avez-vous vraiment besoin de souligner le passage de la nouvelle année, en pleine nuit?
  • Invoquez de faux microbes (de pieux mensonges), au besoin, si c’est trop compliqué d’expliquer pourquoi vous allez passer votre tour cette année.

Mais, on commence par où?

Vous ne savez pas par où commencer, mais vous avez le besoin de faire des changements parce que cette année, vous avez décidé que vous auriez, VOUS AUSSI, du plaisir, pendant le temps des fêtes? Que vous ne voulez pas commencer la nouvelle année épuisé(e)?

Allez-y avec les incontournables, les choses qui sont importantes dans l’horaire, au quotidien, pour la santé et la sécurité de votre enfant.

  • Est-ce que votre enfant a un horaire de sommeil (nuit et sieste)?
  • Est-ce que votre enfant a besoin de prendre des médicaments ou de faire des traitements? Combien de fois par jour? Par semaine? Devez-vous prévoir des choses en particulier. Ex. ma fille ne peut pas avaler des médicaments avec seulement un liquide, elle doit les prendre à la cuillère, dans une « texture miel », ce qui implique que nous devons toujours avoir des
  • Est-ce que la prise des repas doit respecter un horaire particulier pour mettre toutes les chances de votre côté?
  • Est-ce que la routine du dodo fait la différence entre une bonne et une mauvaise nuit? Si la réponse est oui, combien de temps cela peut-il prendre? Pouvez-vous la reproduire à l’extérieur ou pas?
  • Est-ce que l’hygiène personnelle de votre enfant implique des couches? Un espace assez grand et confortable pour pouvoir le changer?

Enfin, une règle d’or qui a fait ses preuves : ne planifiez qu’une seule activité par jour (ou aux deux jours, aux trois jours), c’est bien assez!

N’oubliez pas d’adapter selon votre réalité

Naturellement, je vous partage ce qui m’a fait du bien à moi, ma famille, mes enfants, mon couple, mais je vous invite adapter mes idées, à trouver vos propres astuces qui répondent à vos besoins, à votre situation actuelle.

Et surtout, n’oubliez pas que vous êtes de bons parents, que vous faites de votre mieux pour vos enfants, votre famille, en respectant vos valeurs.

Vous êtes l’expert de votre enfant

Rappelez-vous, vous êtes l’expert de votre enfant. Choisissez où vous mettez votre énergie et si cela en vaut vraiment la peine? Et surtout, à quel prix? Ne laissez pas les désirs et les besoins des autres passez avant les vôtres. Vous aussi, vous êtes important(e), vous avez le droit de commencer la future année le cœur plus léger!

De tout mon cœur, je vous souhaite le plus beau des temps de fêtes, à la hauteur de vos attentes, tout en respectant vos besoins, dans le but de commencer l’année du bon pied, en douceur, sans être (trop) épuisé.

Julie Philippon

Auteure, consultante et conférencière

Site web : www.mamanbooh.com

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