Martine a un ami à l’école qui semble éprouver beaucoup de difficultés à s’exprimer. Sa parole semble souvent « bloquée »: il hésite et il répète des sons. Martine voulait donc savoir: est-ce que mon ami bégaie? C’est quoi le bégaiement?

Bégayer: qu’est-ce que c’est?

Tout d’abord, le bégaiement touche quatre fois plus de garçons que de filles et il y aurait environ 4 à 6% des enfants qui en seraient atteints.
Le bégaiement se manifeste par des:
● Répétitions de partie de mot (ex.: cha-cha-chapeau)
● Prolongements de sons (ex.: Il fait un sssssserpent)
● Blocages (ex.: c…..adeau)

De plus, le bégaiement peut être accompagné d’efforts au niveau du visage (sorte de grimaces ou clignements avec les yeux) ou de mouvements du corps.

Attention! Plusieurs enfants présenteront une période temporaire de bégaiement entre 2 et 5 ans. Toutefois, cette dernière ne devrait pas durer plus de 6 mois et elle correspond à une période où l’enfant apprend le langage adulte.

Certaines hésitations chez l’enfant sont tout à fait normales! Elles comprennent, par exemple, des ajouts de mots (surtout en début de phrases) ou encore, des répétitions de mots (ex.: “Ben, j’allais, j’allais chez ma gardienne…) ou des hésitations (ex.: euh….).

Quelles sont les causes du bégaiement?

Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, le bégaiement n’est pas causé par la gêne, de la nervosité ou encore, par un traumatisme vécu pendant l’enfance. En fait, il s’agit d’un trouble neuromusculaire qui affecte la coordination des différents articulateurs impliqués dans la parole (cordes vocales, lèvres, langue, etc.).

Qu’est-ce qui influence le bégaiement?

Plusieurs choses peuvent avoir un impact sur le bégaiement. D’ailleurs, l’ami de Martine bégaie davantage lorsqu’il doit faire un exposé oral, ou lorsqu’il est très fatigué. De plus, d’autres variables peuvent l’influencer : les réactions de l’interlocuteur, la longueur ou la complexité des mots que l’on doit dire, les émotions ou la nervosité.

 

Les conseils d’une orthophoniste:

● Évitez de compléter ce que l’enfant dit (ne terminez pas ses phrases).
● Laissez le temps à l’enfant de s’exprimer sans l’interrompre, même si c’est plus long.
● Montrez-vous disponible et intéressé.
● Ayez un bon contact visuel.
● Évitez de dire à l’enfant: essaie de parler moins vite, prend une bonne respiration avant de parler, prend ton temps, réfléchis bien avant de parler. En fait, on ne veut pas que l’enfant sente qu’il y a un problème avec sa parole.
● N’obligez pas l’enfant à parler en public ou devant un groupe.
Priorisez le plaisir dans l’interaction et renforcez ce que l’enfant dit (ex.: c’est vraiment intéressant ce que tu me dis!).

 

En conclusion, on vous suggère le site de l’Association des Jeunes Bègues du Québec.   

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