Le parallèle entre les émotions et la danse est intéressant. En effet, certaines émotions nous invitent à danser lentement, suivant un rythme constant alors que d’autres impliquent un rythme inconstant, rapide et même brusque. Comme dans la danse, on est parfois appelé à s’ajuster à un partenaire. Quand on parle de gestion des émotions, il n’est pas toujours souhaitable de le faire. Comme parent ou intervenant, on a tout intérêt à rester calme même si, devant nous, le tempo de l’enfant s’emballe à un rythme d’enfer. Voilà toute l’importance de continuer à danser doucement et de ne pas emboîter le pas. 

L’apprentissage de la gestion des émotions n’est pas simple. Elle s’apprend, entre-autre, en observant les adultes et leurs réactions. Si, devant lui, l’enfant a un adulte complètement envahi par ses émotions, qui les gère mal, quel message décodera-t-il? Aussi, l’apprentissage des différentes émotions peut être facilité par un adulte qui l’accompagnera en nommant les différentes émotions qu’il vit lui-même. 

Quand on parle de gestion de émotions, il est important de comprendre qu’il est bon de laisser les enfants les vivre. Il ne faut pas avoir comme objectif que notre enfant ne fasse plus de crise du tout, mais bien qu’il vive ces périodes avec des comportements socialement plus acceptables. Le but est que ces comportements ne lui causent pas de préjudices, ni aux gens autour de lui, ni à son environnement. Il y a plusieurs techniques et interventions qui aideront l’enfant à comprendre ce qui se passe en lui. On doit d’abord comprendre, comme adulte, les phases précédant une crise. 

Il y a, en premier lieu, l’accumulation. Elle est composée d’une multitude de petits événements irritants, d’injustices, de petits frères qui nous agacent, de choses qui ne font pas notre affaire. Tel des bâtons de dynamite qui s’accumulent dans la remorque d’un camion, tous ces éléments s’entassent jusqu’à ne demander qu’une étincelle pour faire exploser cette bombe de colère. 

Justement, parlons de cette étincelle. Certains parents me demandent pourquoi leur enfant qui se lève le matin, supposément frais et dispo, explose à la vue d’un bol de céréales. En fait, ce n’est pas tant le fameux bol de céréales qui est la cause de toute cette désorganisation. Il y a eu accumulation de bâtons et l’étincelle, ce qui fait tout exploser, c’est le bol qu’il a reçu pour déjeuner et qui met le feu aux poudres. Peut-être qu’il aurait préféré une rôtie. Peut-on faire quelque chose quand on sent la crise commencer? Tel le coyote qui essayait d’éteindre le feu sur la mèche allumée par le road runner, il y a encore du temps avant l’explosion et on peut arriver à éviter la catastrophe. Le meilleur truc que je pourrais vous donner, c’est de nommer l’émotion que l’enfant vit à ce moment précis. Par exemple, si on reprend notre exemple du bol de céréales, on pourrait dire; Se pourrait-il que tu aurais aimé autre chose pour déjeuner?  ATTENTION : vous n’êtes pas obligé de lui refaire un nouveau petit déjeuner, loin de là. Par contre, vous pouvez dire que vous voyez qu’il aurait voulu autre chose et que demain, vous lui demanderez ce qu’il veut avant de lui servir. Souvent, le simple fait de nommer l’émotion suffira à calmer l’enfant. 

Si jamais l’étincelle atteint la dynamite et qu’il y a explosion, le meilleur conseil que je peux vous donner est de laisser le temps à l’enfant de retrouver son calme. Intervenir sur un enfant qui est complètement désorganisé est l’équivalent d’essayer d’éteindre un feu d’artifices à main nue. Vous risquez de le blesser ou de vous blesser. Voyez à ce que l’environnement soit sécuritaire et attendez.

La retombée est la dernière étape. Ce n’est pas parce que la crise est passée que tout est réglé. Prenez le temps de voir ce qui a pu déclencher la crise. Ça pourrait empêcher la crise de se répéter dans un avenir rapproché. 

Une des bonnes stratégies dans la gestion des émotions est la création d’un coin où l’enfant pourra se retirer lorsqu’il se sent envahi par une émotion. Ce coin n’est surtout pas un coin de retrait punitif mais plutôt un endroit où l’enfant se sentira bien et où il pourra aller se calmer. Il aura à sa disposition différents outils comme des balles de stress, des livres, des coussins… En fait, tout ce qu’il pourra utiliser et qui capte son intérêt. Un autre bon truc est de mettre à sa disposition un album photos. L’important c’est que les photos auront été choisies par lui. Ce sera des photos qui lui seront significatives. Quand il les regardera, les émotions qu’il vivait seront remplacées par de nouvelles beaucoup plus positives. Les enfants devraient toujours avoir accès à un album photos. 

L’apprentissage de la gestion des émotions est l’affaire d’une vie. Par contre, en donnant de bonnes bases dès le plus jeune âge, on offre des outils pour la vie à l’enfant. Une crise étant une perte de contrôle, soyons indulgent et disponible pour lui car aucun enfant termine une crise avec un grand sourire. Bien au contraire, il en ressort souvent épuisé, démuni et rempli d’un mélange d’émotions qu’il a du mal à maîtriser. 

Voici quelques objets qui pourraient garnir votre coin émotion;

Balle de stress ATOMIC

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Balle de stress demi-lune

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Balle de stress

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Table ronde IDEO PICTO

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Je suis calme IDEO PICTO

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Magalie Lebrun, Éducatrice spécialisée, conférencière et coach familial – www.magalielebrun.com – magalie@magalielebrun.com