L’enfant apprend le langage graduellement au gré de son exposition à sa langue maternelle. Plus l’enfant est exposé à diverses formes de langage; soit à travers les jeux et les histoires, plus il développe sa compréhension et plus les liens se tissent entre ses apprentissages et son vécu.

QU’EST-CE QU’UNE INFÉRENCE ?
Une inférence, c’est un acte de déduction. En d’autres mots, c’est deviner une information qui n’était pas explicitement exprimée ou encore, c’est de savoir « lire entre les lignes ». Par exemple, si un enfant entend « Il va falloir mettre un imperméable! » alors que son parent regarde par la fenêtre; l’enfant fait le lien entre « imperméable » et le temps qu’il fait dehors, même s’il ne voit pas la pluie qui tombe. Il existe plusieurs types d’inférences telles que déduire le but d’un personnage, inférer ses émotions, trouver la solution à un problème, prédire la suite des évènements, etc.

POURQUOI S’Y INTÉRESSER ?
Les enfants apprennent très tôt à faire des inférences ; bien avant l’entrée à l’école. Les inférences des enfants peuvent même nous décrocher un sourire à l’occasion : « Maman, si j’avais été un garçon, est-ce que j’aurais été dans le ventre de papa? » Pour certains enfants ayant des difficultés de compréhension, la réalisation d’inférences est quelque chose d’ardu. Sachant que nous devons inférer pour être capable de comprendre des blagues, de prédire un événement ; bref, pour être pleinement compétent tant au plan social qu’académique, il apparaît essentiel de donner les bons outils aux enfants d’âge préscolaire pour qu’ils puissent développer leurs habiletés à faire les bonnes inférences.

COMMENT DÉVELOPPER LES INFÉRENCES ?
Tout d’abord, il faut savoir que les enfants ne maîtrisent pas tous les types d’inférences du même coup. Les récentes études* suggèrent que les enfants de 3-4 ans sont en mesure d’identifier les buts et d’inférer les émotions des personnages, mais que la capacité à résoudre un problème n’apparait qu’à 5 ans. Il est intéressant pour les intervenants de considérer ces informations dans leurs interventions. Comme les enfants de 4 ans sont capables de déduire une émotion, mais incapables de trouver la solution au problème, l’adulte peut se servir de ce que l’enfant est capable de faire pour étayer un éventail de solutions possibles et soutenir le développement de ce type d’inférence qui sera vraisemblablement consolidé dans la prochaine année. L’adulte peut donc puiser dans le vécu de l’enfant pour l’aider à faire des liens avec ses expériences personnelles pour trouver une solution. Exemple : Tu fais quoi toi quand tu as de la peine? Tu penses qu’il fera quoi Benjamin dans l’histoire? Tu fais quoi toi quand tu perds quelque chose?

VOICI DES PISTES INTÉRESSANTES POUR STIMULER LE DÉVELOPPEMENT DES INFÉRENCES :

Opter pour une lecture « interactive » avec l’enfant.
Il s’agit de poser les questions au fur et à mesure plutôt qu’à la toute fin de l’histoire. Cela évite de mettre l’accent uniquement sur la « mémoire » et développe véritablement la « compréhension ».

Choisir des histoires qui respectent le schéma narratif :

  • une situation initiale (c’est qui dans l’histoire? ça se passe où? ça se passe quand?)
  • un problème (qu’arrive-t-il dans cette histoire?)
  • une résolution (fin heureuse ou malheureuse)

Faire parler les personnages.

Ainsi, vous pouvez expliciter les émotions avec votre voix.

Reprendre fréquemment la même histoire.
Cela permet à l’enfant de mieux comprendre les inférences et de prédire plus facilement les évènements.

Commenter les images et faire remarquer les détails.

Poser des questions ouvertes à l’enfant.
Par exemple: Pourquoi est-il fâché ? Où est-il ? Quand cela se passe-t-il ?

Ne pas laisser l’enfant à lui-même devant une incompréhension.
Soutenir l’enfant en ajoutant un geste pour faciliter sa compréhension, en attirant son attention sur un détail important, en utilisant une phrase porteuse (ex : « parce qu’il a vu un…» fantôme !) ou en reformulant sa réponse.

Toujours assurer le PLAISIR dans la lecture-partagée avec l’enfant.

Bonne lecture « interactive » avec vos enfants !

 

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Émilie Naud, M. Sc. Orthophoniste – CRCM