Le thème de ce numéro de Gonge Insights est l’exercice vestibulaire (sens de l’équilibre) avec équilibre dynamique chez les enfants hypersensibles, et l’utilisation de Build N’Balance® dans ce type d’exercice.

Une grande partie de la population présente une sensibilité accrue. Chez les enfants, l’hypersensibilité de l’appareil sensoriel a des conséquences sur leur apprentissage de la motricité et leur goût pour le mouvement. L’enfant a du mal à trier et hiérarchiser ses sensations et va souvent surréagir face à un stimulus.

Avec un système vestibulaire qui surréagit, l’enfant a un sentiment de perte de contrôle et a peur de chuter lorsque son sens de l’équilibre est mis à l’épreuve. Les mouvements d’évitement sont souvent exagérés, et l’enfant a peut et fait preuve d’une prudence excessive dans ses mouvements lors des jeux et activités moteurs.

Pour décrire l’hypersensibilité simplement, on pourrait dire que le bouton de volume des sensations est tourné un peu plus que la normale. L’enfant perçoit, entend, sent et réagit de façon plus violente et plus intense.

Un enfant qui présente ces troubles se tient souvent à l’écart des jeux qui stimulent l’appareil vestibulaire et privilégie les jeux calmes, en petits groupes, et dans un espace limité.
Leurs capacités corporelles et motrices ne sont donc pas autant stimulées que celles des autres enfants, et cela peut donner lieu à un retard dans le développement moteur.

Pour que le cerveau puisse reconnaître un mouvement et commencer à l’automatiser, de nombreuses répétitions et de nombreux essais sont nécessaires.
Un mouvement automatisé sera plus efficace, plus économe, et demandera moins de ressources au cerveau. Le mouvement en lui-même sera de meilleure qualité, le rythme et la force seront plus fluides et mieux maîtrisés.

La stimulation vestibulaire désigne toutes les stimulations entraînant un mouvement, une accélération ou un changement de direction pour maintenir l’équilibre. Vous trouverez une description plus détaillée de l’équilibre dans le n° 1 de Gonge Insights.

Étude de cas:

Anne est une petite fille de 7 ans. Elle est polie et d’une compagnie agréable. Elle aime être au contact des adultes, et préfère recevoir la visite d’une copine à la fois.
En revanche, elle se met en retrait et a du mal à participer aux jeux en groupe. À l’école, elle manque d’assurance et n’aime pas les cours de sport. Elle trouve que ça sent mauvais et qu’il y a trop de bruit. Elle se met toujours à l’arrière et préfère avoir ses camarades devant pour ne pas se faire surprendre quand les enfants commencent à courir ou se rapprochent sans qu’elles ne les voient.

Il y a donc beaucoup d’activités auxquelles Anne ne veut ou ne peut participer.
Elle n’ose pas monter aux espaliers, faire du toboggan, et elle ne peut pas faire du vélo, de la trottinette ou du patin à roulettes.

Anne est en rééducation avec moi. Nous avons décidé que j’allais l’aider à faire en sorte que son corps ne lui provoque plus autant de chocs. La rééducation doit lui redonner confiance et envie de bouger, elle doit pouvoir s’amuser en faisant du sport et en bougeant à l’école.
Chez moi, elle n’est pas confrontée aux capacités des autres. Elle se compare simplement avec ce qu’elle a elle-même réussi à faire la dernière fois, et elle finit par se convaincre que l’exercice et la répétition la font progresser et la rendent plus courageuse.

Anne a le vertige, nous commençons donc par lui installer un parcours Build N’Balance® avec les bases jaunes et les plaques bleues. Anne doit faire trois pas sur chaque plaque. Ces trois pas l’obligent à faire preuve de prudence et à faire attention à poser ses pieds l’un près de l’autre. Elle fixe son regard sur ses pieds, et la vue l’aide à garder l’équilibre. Elle a ainsi moins tendance à battre des bras quand elle croit qu’elle perd l’équilibre.
Si Anne perd l’équilibre, le parcours est si bas qu’elle peut facilement se rétablir en posant un pied au sol. Après trois tours sans perte d’équilibre, nous remplaçons les bases jaunes par les rouges, et nous mettons les plaques au deuxième niveau, puis au troisième niveau.
Ensuite, on augmente le niveau de difficulté. On met les plaques de travers, et on met en place les plaques vertes et violettes, qui sont plus exigeantes pour l’équilibre.

Enfin, on essaie de rendre le parcours le plus difficile possible, et Anne aide à trouver la meilleure disposition pour les plaques.

Après chaque parcours réussi, Anne est félicité pour son courage, et elle se rend compte qu’elle maîtrise l’activité, avant de passer au niveau de difficulté supérieur.
Avant le début de la séance suivante, Anne a réfléchi à la disposition des éléments pour réaliser un parcours difficile, et elle teste ses capacités.

Anne est rayonnante, elle a développé son courage et sa confiance en elle. Elle raconte que si, chez moi, elle peut marcher sur une plaque étroite et posée de travers chez moi sans tomber, elle pense qu’elle se tenir sur une trottinette sans tomber. Elle doit donc s’exercer à la trottinette avec son père ce week-end.

Hannah Harboe, Physiothérapeuthe –