L’alimentation des enfants peut être une source de stress pour les parents. Combien de parents et d’intervenants entendent ceci quotidiennement : « Je ne veux pas goûter! Je n’ai pas faim! Je n’aime plus ça!»

Il est d’abord important d’avoir des attentes réalistes par rapport à l’alimentation de nos petits. Entre 25-35% des enfants «normaux» vont présenter des difficultés d’alimentation, sans parler de 33-80% chez les enfants ayant un trouble de développement. Il ne faut pas oublier que la phase de néophobie alimentaire (soit la peur des nouveaux aliments) est une phase normale de développement, rencontrée chez près de 75% des enfants de 2 à 10 ans!

C’est donc dire qu’il est normal que les enfants refusent certains aliments et préfèrent jouer plutôt que manger. Voici certains trucs pour aider à rendre les repas plus agréables et pour faire découvrir les aliments à vos petits :
 Présenter 1 défi par assiette : Le reste doit être des aliments aimés. La portion défi doit être réaliste (ex. : une fleurette de brocoli).
 Ne jamais forcer l’enfant à manger; les aliments seront encodés négativement. Les menaces, réprimandes ou la pression peuvent supprimer l’appétit.
 Tenter de donner des modèles positifs (en manger vous-mêmes!).
 Un enfant peut avoir besoin de 10-20 expositions (ou plus!) à un aliment pour y goûter ou en manger.
 Plaisir, plaisir! Les repas doivent être agréables! Un enfant bouleversé ou en pleurs risque moins de manger.
 Le dessert ne doit pas être un élément de négociation. Lui présenter une portion, peu importe ce qu’il a mangé de son re-pas. Il décidera s’il a faim ou non. Le dessert ne doit pas être vu comme une récompense après une «épreuve» (le repas), mais être partie intégrante du repas. (Si l’enfant a encore faim après le dessert car il n’a pas mangé son assiette, lui repré-senter l’assiette, mais pas une 2e portion de dessert.)
 Donner des aliments que l’enfant peut gérer en bouche! Plusieurs enfants ont des difficultés orales-motrices qui peuvent en partie expliquer qu’ils ne soient pas attirés vers certains aliments (ex. : viande, crudités, etc.).

Il importe de consulter un professionnel si l’enfant :
– se désorganise à la vue d’un aliment,
-mange moins de 30 aliments,
-présente des particularités sensorielles à l’alimentation,
-présente de la difficulté à progresser dans les textures,
-présente des comportements difficiles à gérer lors des repas ou collations,
– etc.

Sources :
Tessier, M.J. (2011). Formations : La dysphagie chez l’enfant ET les troubles d’alimentation d’ordre sensoriel.
Toomey, K., et al. (2014). When Children Won’t Eat: The SOS Approach to feeding.
Société canadienne de pédiatrie: http://www.cps.ca/fr/documents/position/tout-petit-prescolaire-qui-ne-mange-pas (2014-10-14)
Capsules vidéos du site Nos petits mangeurs.org : http://www.nospetitsmangeurs.org/video/serpents-echelles-et-neophobie/ (2014-10-14)