Qui n’a pas connu d’agacement devant un collègue de bureau qui marque le temps avec son stylo ou encore quelqu’un qui se balance compulsivement la jambe en cognant votre chaise à chacun des allers-retours de son pied. La bougeotte est un comportement répandu et nul n’a besoin d’avoir un diagnostic pour la manifester. Elle peut être irritante pour les gens autour, même si elle est bien souvent involontaire. 

Quand c’est notre petit dernier qui rebondit pendant qu’on essaye d’écouter un film, que notre cocotte renverse son verre de lait pour la troisième fois, qu’on a l’impression que notre mini a deux balles rebondissantes à la place des souliers…Notre patience peut en prendre un coup!

Le premier élément à prendre en considération est la raison, le besoin qui se cache derrière la bougeotte. Ils peuvent être nombreux. Est-ce pour essayer de gérer un stress?  Parce qu’on s’ennuie? Pour rester concentrer? Pour évacuer le trop plein d’énergie? En identifiant le déclencheur de la bougeotte, on peut essayer d’accompagner notre enfant dans ce besoin. Donc, si notre enfant devient vraiment agité alors qu’il est dans une ligne d’attente et que vous savez que ce moment est difficile pour lui, peut-être prévoir de l’occuper avec un petit jeu ou des devinettes. Si le stress le porte à bouger beaucoup; être disponible, avoir une bonne communication et lui enseigner des techniques de respirations et de retour au calme pourrait beaucoup aider. Si votre enfant à besoin de dépenser son trop plein, vous pourriez lui offrir plusieurs occasions de bouger. Par exemple, faire une pause alors qu’on est au restaurant pour aller sauter un peu à l’extérieur pourrait éviter une désorganisation.

Bouger est un besoin vital. Même si on a l’impression que certains enfants peuvent demeurer immobiles, on sait que chaque jour, ils doivent se dépenser. D’ailleurs, l’organisation mondiale de la santé affirme qu’entre 5 et 12 ans, les enfants devraient bouger de façon modérée à élevée, au moins 1 heure par jour. Nous savons tous qu’il y a de moins en moins de cours d’éducation physique dans les écoles. Les enfants ont donc besoin que les parents leurs proposent des activités qui leur permettent de compenser.  Si les enfants dépensent plus d’énergie, la bougeotte sera peut-être moindre. 

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que de bouger peut permettre à un enfant de se concentrer. Un peu comme si la tempête intérieure sortait, ce qui permettrait de faire la paix pour pouvoir se concentrer.

Vous pouvez aussi permettre aux enfants de bouger, mais en encadrant le comportement et en proposant des outils pour les aider. Dans une situation où un enfant aurait besoin de rester immobile mais qu’il a la bougeotte, vous pourriez lui permettre de sauter sur un trampoline, de courir 2 longueurs de terrain… 

Il y a aussi des outils sur le marché qui peuvent nous aider à répondre au besoin de bouger. On pourrait mettre une bande élastique sur les pattes avant de la chaise à la table à manger. L’enfant pourra alors travailler ses jambes en résistance ou en étirement en poussant ou en tirant avec ses pieds la bande élastique. Il y a aussi des coussins que l’on peut déposer sur une chaise ou au sol et qui sont légèrement gonflés. Ces derniers permettent à un enfant de bouger son corps en faisait travailler ses stabilisateurs. (disco sit) Pour occuper les petites mains, il y a tous les petits fidgets

Au final, l’important est de voir le besoin qui peut se cacher derrière les comportements de bougeotte. En répondant à ce besoin et en ayant en tête que certains enfants bougeront toujours plus que d’autres, nous aurons moins tendance à juger le comportement et, au contraire, à mieux le comprendre. 

 

Magalie Lebrun, Éducatrice spécialisée, conférencière et coach familial – www.magalielebrun.com – magalie@magalielebrun.com