Mes amis d’fdmt, m’ont dit « Marie nous n’avons pas de thématique précise. Tu peux parler du TDA/H, de l’opposition, de réussite scolaire ou de toute autre chose. »

C’est là que je me suis rappelée une citation de Marc Lévy, que j’ai lue il y a quelques mois.

La voilà.

« On peut blâmer son enfance, accuser indéfiniment ses parents de tous les maux qui nous accablent, les rendre coupables des épreuves de la vie, de nos faiblesses, de nos lâchetés, mais finalement on est responsable de sa propre existence. On devient qui l’on a décidé d’être. » – Marc Lévy

Voici maintenant ce que j’ai le gout de vous partager à la suite de cette lecture.

En lisant ce message, je pourrais « taguer » tout plein de gens. Je pourrais en vouloir à mes mères et à mes pères. (Ah oui, j’ai oublié de vous dire que je suis adoptée et que j’ai eu la chance de retrouver mes deux parents biologiques) Tant qu’à faire, je pourrais aussi en vouloir au monde entier. Heureusement, j’ai grandi avec des parents imparfaits qui eux avaient été élevés par des parents imparfaits. J’ai fait du vélo sans casque, j’ai écouté des films pas de mon âge, j’ai mangé « full » sucré, ils m’ont obligé à jouer dehors même par temps froid. Ils m’ont laissé me chicaner avec mon frère. Mon père m’a obligée à être respectueuse envers ma mère Pierrette (mère adoptive). Ils m’ont appris le sens des vrais mots… amour, don de soi, résilience, générosité dont ma mère Françoise (mère biologique) a dû faire preuve à ma naissance en étant obligée de me confier en adoption. J’ai grandi avec des valeurs de vie grosses comme le monde. Eh oui, j’ai eu la chance de grandir en traversant des épreuves, des coups durs, j’ai remis quelques fois en questions des décisions que j’avais prises sous le coup de l’impulsivité. J’ai même dû mettre le genou à terre pour apprendre à demander de l’aide. Pas facile pour une « superwoman » comme moi.

Ce que mes parents ont surtout fait… C’est de me laisser apprendre de toutes ces leçons de vie.

J’ai 4 beaux enfants qui ont grandi avec une mère imparfaite (donc moi).

Je leur ai souvent dit : « Vous pouvez m’en vouloir pour le reste de votre vie. Vous pouvez vous dire que je ne suis pas une bonne mère ou une bonne grand-mère. (J’avais oublié de vous dire que je suis grand-maman de 6 petits-enfants.) Que je ne vous ai pas donné ceci ou cela. Que je n’ai pas pu vous donner la stabilité que vous auriez souhaitée. Que je vous ai fait ressentir des injustices un envers l’autre. Que j’ai trop travaillé pour vous offrir le meilleur, ah oui, pour répondre aussi à vos nombreuses demandes.

J’aurais voulu faire autrement, mais je ne savais pas comment faire. Quand vous êtes venus au monde, il n’y avait pas de mode d’emploi accroché à votre bout du nez.

J’ai dû apprendre à grandir, à devenir une femme, une conjointe, une mère, une grand-mère, une fille et une amie.

Encore une fois, je n’ai trouvé aucun mode d’emploi qui aurait pu faire de moi une personne parfaite.

À bien y penser, je ne voudrais pas être cette personne parfaite parce que si je l’étais, je n’aurais pas eu le droit à l’erreur, pas le droit non plus d’être moi-même, d’être la femme que je suis aujourd’hui.

J’ai donc dû m’assoir avec moi-même, j’ai dû me pardonner tous les j’aurais donc dû, tous les pourquoi j’ai fait ça et tous les pourquoi j’ai dit ça.

Puis, un matin en me levant j’ai décidé que c’était assez, j’ai décidé de m’aimer et j’ai arrêté de blâmer les AUTRES pour me prendre en main et être fière d’où je suis rendue.

J’ai décidé à ce moment-là d’être la Marie imparfaite… pour savourer la vie et arrêter de me sentir coupable de ce que j’aurais donc dû faire ou dire pour apprendre à me pardonner mes imperfections et à aimer la vie telle qu’elle est. Wow! J’ai décidé que c’était assez de blâmer tout le monde parce que quand j’y pense bien, il n’y a pas personne qui m’a forcé à faire quoi que ce soit. Je suis donc la seule et unique personne à être responsable de mon bonheur. »

Quand je me ferme les yeux et que j’écoute les battements de mon cœur, je me demande ce que je pourrais souhaiter à mes enfants…

« Je vous souhaite le meilleur. Je vous souhaite que la vie soit bonne et douce. Je vous souhaite d’être capable de prendre vos torts et d’assumer vos décisions. Je vous souhaite d’être moins imparfait que moi. Mais avant toute chose, je vous souhaite d’apprendre à vous pardonner et à me pardonner.

Ah oui, petit avertissement, dites-vous bien qu’un jour mes petits-enfants donc vos enfants, vous reprocheront de ne pas avoir été parfaits et de ne pas en avoir fait assez pour eux.

À ce moment-là… vous pourrez leur dire que vous avez été élevés par une mère imparfaite qui elle avait été aussi élevée par des parents imparfaits et qui a fait tout ce qu’elle a pu pour vous rendre heureux et imparfaits. »

 

Marie-Michèle Lemaire

Éducatrice spécialisée – La Clinique Multidisciplinaire TDAH