Qu’est ce que le TSA ?
Le TSA est l’abréviation qui signifie trouble du spectre de l’autisme. Depuis mai 2013, le DSM-5 (manuel diagnostique) regroupe sous le terme TSA ce qui auparavant faisait partie de la famille des troubles envahissants du développement (le syndrome d’Asperger, l’autisme et le trouble envahissant du développement non spécifié). Or, les enfants se situent maintenant sur le continuum du TSA et ne se situent plus dans des sous-catégories du TED.

Comment voit-on si un enfant a un TSA ?
Chaque enfant est différent et les manifestations observées diffèrent d’un enfant à l’autre. Cependant, des particularités sont observées au niveau:

  • Du langage et de la communication
  • Des interactions sociales
  • Comportements et intérêts répétitifs et restreints
  • Sensoriel

Chez plusieurs enfants, des signes sont perceptibles en très bas âge. Bébé, le sourire social peut ne pas apparaître. Le contact visuel lui, peut être peu modulé lors des interactions sociales, ou diminué en termes de qualité. Souvent, l’enfant ne se retourne pas à l’appel de son prénom, ou ne donne pas suite aux conversations que l’on débute avec lui. Il s’intéresse peu à partager ce qu’il voit, ses intérêts et se veut peu réciproque envers l’autre. Il peut continuer à se nommer en utilisant son prénom ou répéter des phrases entendues (écholalie).

Les émotions sont difficilement comprises par l’enfant (ex : rire lorsque quelqu’un est fâché). De plus, l’enfant peut présenter peu de variabilité au niveau des expressions sur son visage. Le pointé peut ne pas être utilisé chez l’enfant. De plus, l’enfant peut ne pas faire l’utilisation de gestuelles diverses lorsqu’il s’exprime (ex : oui et non, saluer de la main, hausser les épaules etc.).

Les enfants TSA peuvent s’intéresser à tenir, placer, faire tourner ou aligner les objets. Ils peuvent préférer s’adonner à des jeux répétitifs au lieu d’être en interactions avec les autres. Certains d’entre eux peuvent accumuler des connaissances sur des sujets précis (ex : les dinosaures).

Des mouvements particuliers sont observés au niveau corporel; certains battront des mains (« hand flapping »), agiteront des objets devant leurs yeux, sautilleront sur place, tourneront sur eux-mêmes, feront des vas et viens dans la pièce etc.

Au niveau sensoriel, plusieurs enfants tolèreront mal les bruits (ex : robot culinaire, aspirateur) et se boucheront les oreilles. D’autres ne tolèreront pas certaines textures au niveau de l’alimentation ou certains vêtements au niveau tactile.

L’anxiété est souvent présente chez les enfants TSA. Elle se manifeste souvent face à un changement, un imprévu ou une nouveauté. Ces enfants ont donc tendance à vouloir contrôler, s’isoler, s’adonner à des rituels ou à des moments répétitifs qui les aident à diminuer cette anxiété.

Quelles sont les démarches à faire pour faire évaluer l’enfant chez qui on soupçonne un TSA ?
La porte d’entrée pour obtenir une évaluation au public est le CLSC. L’enfant est dirigé ensuite vers une clinique d’évaluation (hôpital), où une équipe multidisciplinaire effectue l’évaluation. Il s’agit par exemple d’une équipe constituée d’un médecin, d’une ergothérapeute, d’une psychologue, d’une orthophoniste etc. Cependant depuis quelques années, les psychologues sont des professionnels qui peuvent donner un diagnostic de TSA au Québec. Il est préférable que ce diagnostic soit donné en collaboration avec d’autres professionnels, mais les lignes directrices actuelles du collège des médecins, ne l’exigent pas pour le moment. Ce qui est important, c’est de se tourner vers un professionnel qualifié et expérimenté auprès des enfants TSA et qui sera en mesure de faire le diagnostic différentiel (ex : un enfant anxieux et avec un trouble de langage pourrait ressembler à un enfant TSA).

Les outils psychométriques nécessaires pour évaluer le TSA sont l’ADI-R (autism diagnostic interview-revised) et l’ADOS (autism diagnostic observation schedule). L’ADI-R est une entrevue structurée complétée avec les parents d’une durée d’environ 3h tandis que l’ADOS est un test passé avec l’enfant bien souvent en présence du parent. Lors de l’évaluation avec l’ADOS, l’examinatrice évalue la capacité de l’enfant à répondre à son prénom ou à un sourire social, établir un contact visuel, comprendre les émotions, jouer de façon symbolique, converser, utiliser des gestes pour communiquer etc. Par ailleurs, il est important également de considérer les observations communiquées par le milieu que fréquente l’enfant (ex : école, milieu de garde) de même que les rapports antérieurs rédigés par d’autres professionnels (ex : ergothérapeute, orthophoniste etc).

 

Martine Dugas, psychoéducatrice – martinedugas@live.cawww.martinedugas.ca